Organisation Contre les Violations des Droits Humains

(O.C.VI.D.H)

Aurais-je une bonne raison de soutenir le président Ghazouani? | Politique

publié par Bayahya | Webmaster

Aurais-je une bonne raison de soutenir le président Ghazouani?

Aujourd’hui, la Mauritanie excelle dans la corruption, le détournement, la gabegie. Elle prospère dans le désordre.  Son gouvernement manque de rigueur dans la gestion de l’état, de volonté avérée pour mettre fin à la discrimination et au racisme,  pour garantir des droits égaux, l’accès à l’éducation, à l’eau, à la nourriture, au travail, aux papiers. En somme, notre propre pays peine à éveiller en nous un sentiment de patriotisme. Elle ne donne pas l’envie au citoyen ordinaire de se sentir bien chez lui, de rire, de s’amuser, de s’épanouir, d’avoir l’espoir d’un lendemain meilleur. 


Il existe encore des jeunes en Mauritanie qui n’ont jamais travaillé. Pour les peu qui travaillent, ils le sont en général en dehors de tout cadre légal. Nombreux sont ces jeunes qui  n’ont jamais connu de salaires ou de bulletins de salaire, de contrats de travail. Nombreux sont encore ceux qui ne connaissent pas la valeur juridique de ces documents.


Aurais-je  une bonne raison de rejoindre Ghazouani ?


Le recensement biométrique a commencé en 2011. 10 ans après, des milliers de citoyens restent sans papiers dans leur propre pays. La question de la double nationalité n’est toujours pas réglée. Le débat sur les fameuses questions de l’unité nationale, du passif humanitaire, du conflit foncier, et j’en passe, est toujours d’actualité. Il existe toujours des esclaves en Mauritanie. Dans nos hôpitaux, mal structurés, faut-il encore en avoir partout,  des malades meurent par manque de soins, par négligence. Des médicaments retirés des marchés en occidents continuent de circuler et de faire l’objet de prescription en Mauritanie ; ce qui indique l’absence totale de mise à jour des connaissances.  


Aurais-je la moindre raison de faire confiance en Ghazouni ?


Qu’en est-il de la classe dirigeante ? De l’élite ? Qui devient encore président ? Qui d’autre n’a pas le droit de le devenir ? Qui dirige encore l’armée? Qui est encore ministre ? Qui est encore gouverneur ou préfet ? Qui est encore commissaire ou inspecteur de police ? Qui possède encore une banque, une chaine de radio ou une chaine de télévision? Qui d’autre n’en a pas encore le droit ? Qui pilote encore les renseignements ? Qui décide qui doit ou ne doit pas devenir Mauritanien ? Qui décide qui doit devenir qui ? 


A ce que j’observe, rien ne présage un changement. La volonté politique n’y est pas.


Laissez-moi juste rappeler ceci : il existe des voix qui ne s’expriment jamais ; des voix qui font écho de leur malheur  à travers d’autres voix. 


Ces voix d’infortune se meurent  car celles qui ont porté leur malheur disparaissent de l’arène. Ces sans voix, ces marginaux, ces laissés-pour-compte, pleurent. Les porteurs de voix d’hier basculent dans un sens et dans l’autre. Ils deviennent l’ombre d’eux-mêmes.


Ainsi va le pays « au million de poètes ».

Thomas N'diaye

Source : Facebook

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