Dimanche
19 mai 2019, des associations de défense des Droits Humains, implantées en
Europe ont décidé de sceller le destin de leur combat pour une Mauritanie
égalitaire, juste et plurielle.
Composées
de ARME, AVOMM, CAMME, COMITÉ INAL,
OCVIDH, ODH-MAURITANIE, VOIX, rejointes quelques mois après par MAURITANIE MIN
JEJJITAA,
basée aux Etats-Unis . S’en est suivi un travail acharné de terrain en vue de toujours
éclairer sur la désastreuse situation
des Droits de l’Homme en Mauritanie, réclamer encore et toujours la vérité et
la justice sur les tragédies perpétrées au sein des bases mauritaniennes, de
Jreida à Nbeika en passant par Azlat et autres lieux de sinistre renom où,
entre les mois d’août 1990 et avril 1991, plus de trois mille miltaires, tous
Négro-Mauritaniens ont été entassés, torturés et assassinés sans autre forme de
procès. Cinq cent treize au moins sont tombés non au champ de l'honneur mais
sur l'autel de la seule haine
raciste portée à un paroxysme jamais vu. Vingt neuf ans durant, ces associations
qui se sont toujours battues chacune en son couloir, ont compris que seule
l’unité d’action sera gagnante. Ainsi est né le plus et renforcé le Cadre de concertation des Rescapés
Mauritaniens en Europe et aux États-Unis. Il s'est fixé une ligne vigoureuse
de mise à nu du système raciste et génocidaire, cas du général Ely Zayed Ould
M’Bareck parmi d'autres, qui suite à une campagne ardue, fut remercié sans
ménagement du poste prestigieux de chef des forces de L'ONU en Centrafrique. Un
autre des axes de sa stratégie est d'œuvrer inlassablement au regroupement des
forces associatives, sur tous les continents,
à
commencer par celles restées au pays, le CCRM
Europe et USA a donc fortement encouragé et participé à la naissance du Cadre de concertation des Rescapés
Mauritaniens sur le territoire national en 2020.Et depuis, les cadres
cheminent ensemble et ont opéré un rapprochement avec le CCV–E, Cadre de Concertation
des Victimes des Événements de 1986-1991.
Depuis
une quinzaine de mois, des contacts ont été pris par nos partenaires de
l'intérieur via des parlementaires avec des représentants du pouvoir autour du
règlement de génocide perpétrés au sein des géôles militaires, qualifié selon
eux de “passif humanitaire”. La Diaspora, soucieuse de la recherche d'une
issue juste s'est engagée dans le processus Plusieurs séances de travail ont
réuni les délégués du pouvoir, ceux des cadres de l’intérieur CCRM Mauritanie, CCV-E et du CCRM Europe
et USA Diaspora qui y a dépêché des missionnaires du 8 août 2022 au 5 octobre
2022, preuve de sa forte volonté de trouver des solutions équitables au
génocide. Principal point d'achoppement : le refus systématique côté pouvoir de
discuter de points initialement acceptés
en audience, mardi 26 avril 2022 par le Président de la République, à travers
la “Feuille de route” en quatre
points :
-
Commission indépendante
d’enquête et Justice transitionnelle
-
Cartographie des sépultures
-
Mémoire
-
Réparations
Devant
la crispation des positions de missionnaires gouvernementaux, le Comité de Pilotage, dans un bel
ensemble a opté pour un gel des pourparlers et une explication par le biais
d’un document rédigé à leur intention, avec accusé de réception, énumérant les
griefs et souhaitant en retour, une réponse écrite de leur part. Ce que refuse la partie de l’État.
Les
membres du Comité de Pilotage ont donc unanimement
décidé de rédiger une lettre destinée au Président de République expliquant les
étapes du départ au point présent et surtout de la faire suivre d’une conférence de presse pour livrer à
l’opinion publique nationale et internationale les attentes trahies.
La
mesure a été mise en veilleuse, suite à une nouvelle et pressante demande des
camarades de l’intérieur, évoquant l’entremise d’un parlementaire supposé
relancer la machine des discussions devant aboutir aux dates successives du
mardi 18 octobre et du vendredi 21 octobre 2022. Pour finalement conclure à la
poursuite unilatérale des négociations, aux conditions exclusives des ministres, en clair, pas d’enquêtes et surtout pas de justice, même transitionnelle. Une séance du Conseil d'administration,
instance décisionnaire des trois cadres, en date du 26 octobre 2022 : CCRM
Mauritanie, CCVE et CCRM Europe et USA a débattu de la nouvelle donne d'où
l'apparition de fortes divergences entre
tenants du dialogue à tout prix et ceux qui jugent le procédé inéquitable au
regard des crimes imprescriptibles perpétrés par un système installé depuis
dans le déni et le mépris des victimes et ayants droits.
La
Diaspora, portée par le CCRM Europe et USA, a décidé sans hésitation aucune, de
rester sur l'exigence d'une justice
transitionnelle comme préalable à tout règlement entier du génocide.
À ce
stade de notre lutte commune, il est utile de clarifier la situation.
Oui à solder la question des tueries
extra judiciaires, non à la traiter
au rabais, face au refus de la conscience et à l'absence de légitimité pour.
Le CCRM-Europe et USA invite l'ensemble
des cadres, CCR-M Mauritanie et CCV-E à une profonde réflexion voire à
un sursaut pour ne pas céder aux sirènes du pouvoir qui n'exige rien d'autre
qu'une deuxième mort de nos Martyrs,
par le silence cette fois, avec à la clé notre complicité agissante.
L'Histoire
retiendra.
Paix
éternelle aux âmes innocentes des
Martyrs, à eux Firdaws !
🤲🏾
🤲🏾 🤲🏾
Paris,
dimanche 6 novembre 2022
Cadre de concertaion des Rescapés Mauritaniens
en Europe et aux USA